Freaks de Tod Browning

Le monstre est-il est vraiment celui que l’on croit ?

« One of us… one of us…one of us… «  : un moment-clé du film, le mariage de Hans et Cléo

            C’est la question à laquelle nous fait réfléchir Tod Browning dans son film Freaks. Sorti en 1932, ce long-métrage nous oblige à regarder bien au-delà des apparences et à voir la beauté, la vraie, celle qui vient de l’intérieur. J’ai vu ce film pour la première fois il y a quelques semaines, dans un cours de cinéma au lycée et j’avoue avoir été bouleversée par ce film. Pourquoi ? Ma réponse juste après…

Dans ce long-métrage nous allons principalement suivre Cléopâtre, une très belle acrobate talentueuse, qui travaille dans le cirque Tetrallini en compagnie d’une petite troupe de « Freaks », qui, comme l’indique leur surnom, sont considérés comme des monstres… Mais qui sont-ils en réalité ? Regardez-le et vous saurez !

Ce film m’a beaucoup marqué pour plusieurs raisons, que ce soit techniquement ou moralement. Commençons d’un point de vue technique, et je pourrais vous en citer un certain nombre, mais voici quelques exemples. Tout d’abord, Tod Browning, réalise un très beau jeu d’images. En effet, au début du film, il veut accentuer l’ « anormalité » des Freaks en utilisant beaucoup de plans moyens pour les filmer. Puis, au fur-et-à-mesure de l’histoire, les « Freaks » prennent possession du cadre et les scènes sont filmées à leur hauteur. Ensuite, au début de l’histoire, lorsque nous voyons pour la première fois les « Freaks », il y a un très beau jeu de lumière entre le garde champêtre et le propriétaire, qui sont très sombres, et les « Freaks », lumineux. Cela met bien en valeur la petite troupe. Le réalisateur a magnifiquement écrit son histoire, de telle façon que le suspense est bien présent, avec également un efficace retournement de situation.

Au final, le film propose une morale au spectateur. Elle nous fait comprendre que l’anormalité est juste une invention de la société et que la beauté extérieure ne veut pas tout dire, bien au contraire. Et surtout, le plus important selon moi, le monstre n’existe pas, c’est le regard sur la différence qui le crée.

J’espère vous avoir donné envie d’aller voir ce chef-d’œuvre et je finirai sur cette citation du Petit Prince de St Exupéry qui résume parfaitement la morale de cette histoire : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ».

Noëlie Chapus, 2nde Le Caire

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