J’ai perdu mon corps vu par les 1ère CAV

Le syndrome du membre fantôme est un phénomène connu et analysé depuis bien longtemps. Il correspond à la sensation qu’un membre (même un organe, comme l’appendice) amputé ou manquant est toujours relié au corps et interagit bien avec d’autres parties de ce même corps. Imaginons maintenant que le phénomène inverse se produise : qu’un membre amputé cherche par tous les moyens à retrouver le corps dont il a été séparé accidentellement. C’est exactement le fil narratif principal de J’ai perdu mon corps, film d’animation français récent (2019) qui représente plutôt bien la vitalité du cinéma d’animation française, au niveau de la qualité, mais aussi de l’exposition médiatique des productions françaises récentes (présentation au festival de Cannes en 2019 et sélection aux Oscars à Hollywood).

Dans une ambiance un peu étrange mêlant fantastique et réalisme du quotidien, passé et présent, le film tourne beaucoup autour des sens (le toucher, l’ouïe, la vue, l’odorat, etc…) et suscite un vertige émotionnel qu’accompagne la musique utilisée pour accompagner les gestes, exprimer les sentiments du personnage principal. Composée par Dan Lévy (la moitié du groupe The Do), elle résonne encore longtemps après la fin du film.

Le film de Jérémy Clapin met en avant l’importance du travail du subconscient, notamment la part de refoulé dans le parcours de deuil, c’est-à-dire d’acceptation de la perte d’êtres chers. La main est alors une métaphore du temps (perdu ?) de l’enfance, de la personnalité profonde de Naoufel. Le parcours de la main pour retrouver ce corps est le signe ou l’indication qu’il temps de passer à autre chose.

L’autre personnage important du film est Gabrielle, véritable archange dont la rencontre avec Naoufel est décisive pour le passage à l’âge adulte. Au début du film, Naoufel est un jeune homme inaccompli, comme figé dans le temps de la mort de ses parents. Ce n’est peut-être plus tout à fait le cas à la fin… Et même si le film effleure l’idée de l’impermanence des choses humaines, la fin de ce récit d’initiation emporte le spectateur dans l’optimisme du tourbillon de la vie.

Idées : Laurène, Tess, Nathan, Adrien, Simon, Pier-Lou.

Secrétariat : Monsieur Popu

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

+ 13 = 21