L’animation à l’honneur au programme de Lycéens au cinéma

Naoufel et Gabrielle… ou les difficultés d’un parcours de deuil…

Comment se faire une place, comment trouver sa place, entre les méga-productions des studios américains (Disney, Pixar, Dreamworks, etc…) et les « anime », que l’on fait de l’animation et que l’on est français ? Travailler à l’étranger ? Ou plus certainement en mettant en avant les talents propres à l’animation française dont Jérémy Clapin est un exemple récent… et brillant. Et pourtant pas le seul !

Une des qualités principales de J’ai perdu mon corps, présenté au festival de Cannes en 2019 et adapté du roman de Guillaume Laurant Happy Hand, est très certainement l’utilisation de techniques hybrides (2D et 3D) et de la rotoscopie, une technique ancienne en animation. Cette technique cinématographique, utilisée dès 1915, consiste à relever image par image les contours d’une figure filmée en prise de vue réelle pour en transcrire la forme et les actions dans un film d’animation. Elle confère au film un effet de réel accentué.

Quant à la narration, les avis divergent : les défenseurs inconditionnels du film soulignent la finesse de l’histoire et de l’écriture du personnage principal : Naoufel est un jeune homme marqué par une perte tragique (celle de ses parents dans un accident de voiture) qui parvient à accepter la réalité de la perte et décide de continuer. La main errante est alors la métaphore de cette perte. Au début du film, on suit une main sans corps qui a un but (retrouver le corps dont elle a été accidentellement séparée) et en parallèle le personnage a un corps, mais n’a pas de but. Quand les deux se rejoignent, la main n’a plus de but, mais Naoufel a trouvé un sens à sa vie. Dans ce parcours de résilience, la rencontre avec Gabrielle est très importante puisqu’elle permet à Naoufel de prendre confiance en lui et de continuer d’avancer.

La force symbolique du film réside aussi dans le motif récurrent de la mouche : renvoyant d’abord tout ce qui se rapporte à la mort, elle symbolise aussi le retour du refoulé c’est-à-dire le souvenir du père et de la mère. Dans ces séquences de remémorations, le réalisateur utilise alors aussi très judicieusement la musique afin de souligner (mais pas de surligner) l’impact émotionnel du film.

Même si d’autres spectateurs trouvent que l’histoire manque un peu de rythme, ce manque de rythme ne gêne en rien l’impact émotionnel du film, et l’impression d’ensemble est largement positive. Le film de Jérémy Clapin rappelle que l’animation française est pleine de vitalité et, espérons-le, réserve encore de belles surprises !

Idées : Bastien, Christian, Luisa, Rose, Noémie, Zélie, Mathias, Mathis, Gaëtan, Noëlie, Lilou, Maxence, Hugo.

Secrétariat : Monsieur Popu.

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