Vingt Dieux, premier long-métrage de Louise Courvoisier, est un film qui prend le spectateur par la main. Entre rires et larmes, ce film se démarque par sa grande simplicité. Il raconte l’histoire de la famille Héraud, une famille de paysans dans le Jura, confrontée à la perte d’un père alcoolique laissant un adolescent (Totone) et sa petite sœur (Claire), livrés à eux-mêmes. À travers cette tragédie, Vingt Dieux brosse un portrait sensible et sincère de la relation frère-sœur, de l’amitié et du deuil. Le film a fait ses débuts au printemps 2024 au Festival de Cannes (sélection à Un certain regard) et obtenu à l’automne le prix Jean Vigo.

L’une des forces du film réside dans son scénario. Ce long métrage ne s’arrête pas à une simple tragédie intime (le décès du père) ; il est aussi et surtout rempli d’espoir et de naïveté tout en explorant l’incompréhension, la lutte contre le silence ainsi que le passage à l’âge adulte. Ce long-métrage ne tombe pas dans certaines facilités de scénario et surprend souvent, notamment avec ce fil rouge que constitue la quête d’un concours de fabrication de comté… là où la réalisatrice aurait pu tomber dans des clichés du folklore régional et perdre tout le charme du film.
Les acteurs (amateurs) rendent le film encore plus sincère avec des prestations assez marquantes et même poignantes. L’alchimie entre les acteurs crèvent l’écran avec des dialogues naturels. De plus, chaque personnage apporte quelque chose et se révèle attachant à sa manière.
Le film repose sur un rythme fluide qui permet aux spectateurs de ne pas s’ennuyer. Le cadre naturel accompagne la dimension introspective des personnages et rend hommage à une région et toute une population dont on ne parle pas assez au cinéma. Les choix visuels (cadrages, colorimétrie) de Courvoisier offrent des moments de grande beauté, ce qui rend ce film très agréable à regarder.
Ce qui frappe dans Vingt Dieux, c’est la sincérité qui émane du film. Ce long métrage réussit à capturer l’essence même de ce qu’il y a de plus humain et fragile en chacun des personnages. Le film ne cherche pas à offrir des réponses faciles ni à manipuler ses spectateurs mais il parle avec honnêteté de la douleur, de l’amour et de l’espoir. Vingt Dieux décrit le plus fidèlement possible la vie d’un jeune adulte troublé par la perte de son père, perdu en pleine campagne, où les traditions le poussent à un quotidien particulier.
Vingt Dieux de Louise Courvoisier est un film d’une grande puissance émotionnelle, porté par un scénario percutant et des performances d’acteurs authentique. La manière dont le film explore la complexité des relations familiales et la gestion du deuil en fait une œuvre au réalisme brut mais rempli d’espoir et d’amour. C’est un film qui ne cherche pas à séduire par son style ou par des effets de mise en scène, mais qui touche le spectateur par sa sincérité et sa profondeur.
Gaspard, Terminale Hathor.
