L’horreur au coeur de la cité

Avec Vermines, Sébastien Vaniček fait son entrée en force dans le genre du film de l’horreur. Co-écrit avec Florent Bernard, ce premier long métrage se distingue par son efficacité à installer la terreur, tout en nous faisant réfléchir sur la société. L’intrigue est simple : un immeuble est envahi par des araignées monstrueuses, et un groupe de jeunes qui habitent dans l’immeuble tente de survivre à cette invasion. Mais derrière cette base, Vermines réussit à surprendre, tout en maintenant cette tension montante.

Les effets spéciaux sont l’une des grandes forces du film. Les araignées sont travaillées avec soin, dans leurs mouvements mais aussi dans les détails. Elles grimpent partout, des baignoires aux conduits d’aération, avec une crédibilité qui m’a impressionnée. Le film évite l’excès et sait utiliser l’exagération (notamment quand l’araignée fait quasiment la taille d’une voiture à la fin) pour accentuer l’horreur, mais cela reste subtil, et le résultat est un véritable cauchemar visuel. Le scénario, bien qu’assez simple, réserve plusieurs surprises. L’invasion d’araignées devient un moyen d’explorer des thèmes comme la peur et l’isolement social. Les personnages, interprétés par un casting solide, sont parfois un peu stéréotypés, mais ils parviennent à rendre leurs rôles attachants, ce qui renforce la tension au fur et à mesure du métrage.

L’ambiance du film se distingue par son équilibre entre les moments de terreur et de calme, comme la scène du faux plafond, ou lorsque Claudia est “tranquillement” assise dans son canapé. Ces instants de calme permettent au film d’installer l’angoisse progressive des personnages, qui se sentent seuls et piégés dans cet immeuble. Un autre aspect intéressant du film est sa réflexion sur les “vermines”, qui va au-delà des araignées. Le film utilise cette métaphore pour aborder la façon dont la société met de côté certaines personnes, et qu’un choix est fait. Bien que cette critique sociale soit présente, elle reste tout de même discrète, sans trop alourdir le récit. Cependant, la dernière partie du film manque de clarté selon moi, particulièrement lors de la scène du parking qui devient limite brouillon, car elle diminue l’impact plutôt dramatique et met surtout en avant l’horreur.

Vermines est donc un premier film réussi, qui se distingue dans le cinéma d’horreur français. Il propose une terreur simple mais efficace, avec une dimension sociale qui donne de la complexité au métrage. Un film à ne pas manquer pour les amateurs de frissons, ou pour les arachnophobes mais attention, vous risquez de mal dormir après l’avoir vu.

Loïs Sagot, 1ère TOUYA

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